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Bien protéger sa peau du soleil tout en étant écoresponsable : est-ce possible ?

Bien protéger sa peau du soleil tout en étant écoresponsable : est-ce possible ?

Bien choisir sa crème solaire

L’été bat son plein, vous souhaitez protéger votre peau des méfaits du soleil. Rien de plus légitime! Mais au moment de choisir votre crème solaire, des images vous viennent en tête, de belles peaux bronzées certes, mais aussi des corps tartinés de blanc… et des coraux morts. Être écoresponsable dans le choix de sa crème solaire, est-ce possible ?

Avant d’évoquer le sujet brûlant des filtres (organiques ou minéraux ?) et des nanoparticules, Made Nature vous propose un petit rappel sur les indices de protection et la fréquence d’application des crèmes solaires.

UVA/UVB/SPF/FPS : de quoi parle-t-on exactement ?

Le rayonnement solaire est composé de rayons ultra-violets (UV) de deux sortes : les UVA et les UVB.

Ce sont les UVB qui sont ciblés dans les indices délivrés par les laboratoires qui fabriquent les crèmes solaires.
Les UVB ne représentent certes que 2% des UV. Mais ce sont bien eux qui activent les mélanocytes, les cellules de notre épiderme qui fabriquent la mélanine, responsable du bronzage mais aussi des coups de soleil, c’est-à-dire de l’agression des couches superficielles de notre peau (notre épiderme).

Les UVA ne sont pas moins dangereux car ils agissent à long terme et en profondeur sur notre peau (ils pénètrent le derme), et sont donc impliqués dans la genèse des cancers de la peau.

LE SPF est le Sun Protection Factor, sa version française étant le FPS, le Facteur de Protection Solaire.

  • Un indice entre 6 et 10 est ainsi considéré comme une protection « faible ».
  • Un indice de 15 à 25 est, lui, considéré comme une protection « moyenne ».
  • Un indice de 30 à 50 offre une protection qualifiée de « haute » et un indice de 50+ une protection qualifiée de « très haute ».

La mention « écran total » est désormais interdite car elle était abusive : aucun produit ne peut garantir une filtration à 100% des UV.

Mais que signifie exactement cet indice ?

En fait, il faut calculer le rapport 1/indice pour lui donner du sens :

Par exemple, un indice 6 aura un rapport 1/6 donc de 16.6%, ce qui signifie que 16.6% des UV traversant notre couche d’ozone seront transmis à notre peau.

Un indice 50 aura donc un rapport de 1/50 donc de 2%, donc seulement 2% des UV seront transmis à notre peau, et 98% seront bloqués.

Depuis 2006, la législation française oblige les crèmes solaires à fournir une protection contre les UVB ET les UVA, avec un rapport de 1 à 3 : ce qui signifie que si un crème annonce un indice de 30 (donc pour les UVB), elle doit fournir une protection d’indice 10 pour les UVA. Ceci est la théorie car de nombreux tests montrent que la réalité n’est pas aussi jolie. De nombreuses fraudes aux UVA existent malheureusement et notre peau est mise en danger à long terme à cause de cette déficience en protection contre les UVA.

Quantité et fréquence d’utilisation

Pour que ces fameux FPS, ces indices de protection, tiennent toutes leurs promesses, il s’agit de les utiliser dans les bonnes quantités et à la bonne fréquence. Et ici, on est loin du principe de modération.

  • Pour calculer et garantir l’indice de protection, les fabricants se basent sur une norme commune :  l’étalage sur la peau d’une quantité de 2 mg/cm2 de peau. Dans la « vraie vie », on en met en moyenne à peine 0.5 mg/cm2.  

Attention, la diminution de la protection offerte n’est pas proportionnelle à la baisse de la dose de crème appliquée.
En effet, par exemple pour un indice 50, la quantité d’UVB qui est transmise à notre peau passe de 2% pour une dose de 2 mg/cm2 à 14% pour une dose de 1 mg/cm2… Alors, soyons généreux dans l’application !

  • Qu’en est-il de la fréquence d’étalage ? Les filtres organiques, on en reparlera plus loin, ont une efficacité maximale limitée à 30 minutes. De plus, on sait que lors d’une baignade, on laisse beaucoup de crème dans l’eau.

Alors ici aussi, de même que pour la quantité à appliquer, on oublie la modération et on se laisse aller à appliquer de la crème très régulièrement, avant et après chaque baignade en tous cas.

Et si l’on est en montagne, on n’oublie pas que les UVB sont encore plus méchants en altitude. Made Nature vous conseille non seulement d’utiliser un indice supérieur à celui que vous achetez usuellement, mais aussi à renouveler les applications encore plus fréquemment qu’au niveau de la mer.

Après ces quelques rappels et précisions, Made Nature vous propose une analyse crème solaire classique et crème solaire bio et vous donne les clés d’un choix écoresponsable.

Composition des crèmes solaires conventionnelles : filtres, additifs et nanoparticules

Sans entrer dans de la chimie lourde, voyons de quoi est composée une crème solaire classique, ou dite conventionnelle (par rapport au bio).

Une crème solaire, c’est :

  • De l’eau
  • De l’huile
  • Des filtres UV
  • Divers additifs : pour la conservation, la facilité d’application, l’odeur, la texture, majoritairement
  • Les additifs sont de nature très variée, mais la plupart du temps ne sont pas d’origine naturelle (notamment pour les parfums), et peuvent favoriser de nombreuses allergies.
  • Les filtres UV (UVB) utilisés de manière classique sont des filtres dit chimiques (ou organiques) : ils sont issus de la pétrochimie et sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, mutagènes et cancérigènes. Ce sont par exemple le benzophénone, l’oxybenzone et l’octinoxate. L’oxybenzone est même responsable de 50% des allergies solaires.

Ces filtres chimiques absorbent les UV mais, leurs molécules changeant sous l’action des UV, ils perdent leur efficacité assez rapidement : comme dit plus haut, ils ont une action maximale durant 30 minutes. Au-delà, l’indice indiqué sur le tube n’est plus valable.

Enfin, ces filtres organiques, relâchés dans l’eau de mer lors des baignades, sont hautement toxiques pour les algues nécessaires à la survie des coraux. Le problème s’incarne aisément dans les 14 000 tonnes de crèmes solaires rejetées dans la mer chaque année !

Le problème du blanchiment des coraux est tel que l’État de Hawaï a rédigé un projet de loi visant à interdire l’utilisation dans l’État de crème solaire contenant de l’oxybenzone et de l’octinoxate : s’il est voté, cette interdiction sera effective au 1er janvier 2021. 

Certains de ces filtres organiques se retrouvent sous la forme de nanoparticules, tels le MBBT (le tetra methyl butyl phenol) : il est obligatoire d’apporter la mentionner « nano » à côté des composants concernés sur la liste des ingrédients. Mais cette obligation n’est pas toujours respectée, loin s’en faut.

Mais de quoi parle-t-on lorsqu’on évoque le sujet des nanoparticules ?

  • L’apparition des nanoparticules dans la chimie a permis aux crèmes solaires, depuis les années 80, de gagner en transparence et en fluidité. Pour rappel la taille d’une nanoparticule est d’un millionième de millimètre. Au-delà des avantages esthétiques cités ci-dessus, les formulations utilisant des nanoparticules ont permis de baisser de façon notable le coût des crèmes solaires.

Mais où se niche donc la mauvaise réputation des nanoparticules ? Le sujet agite la communauté scientifique, les fabricants de crèmes solaires, les laboratoires et les consommateurs avertis.

Les propriétés des produits chimiques utilisés sous la taille nano ne sont pas les mêmes que sous une taille plus « classique ».

Les experts scientifiques européens du Comité Scientifique pour la sécurité des consommateurs ont rendu un avis, en l’état de leur recherche. Ce n’est donc pas un avis définitif et ils peuvent l’amender à tout moment. Il existe encore beaucoup d’inconnues quant au comportement des nanoparticules.

A ce jour, les scientifiques européens estiment que les nanoparticules, malgré leur absorption par les cellules de la peau, sont sans danger pour une utilisation de produits cosmétiques sur une peau saine (attention, une peau ayant des lésions ne doit pas être en contact avec des nanoparticules).

Mais attention, les poumons ne doivent absolument pas être exposés aux nanoparticules. Tout produit pouvant être inhalé est donc à proscrire. Il vaut mieux dire adieu aux solutions en spray et privilégier les crèmes ou autres lotions ou gels.

Face à tous les problèmes, concernant la santé et l’environnement, soulevés par les crèmes solaires conventionnelles, quelles options offrent les crèmes solaires bio certifiées ?

Composition des crèmes solaires bio

Les crèmes solaires bio sont labellisées par des organismes comme Ecocert, Cosmebio ou BDIH.

Leur composition doit être en conformité avec les directives européennes mais également avec les exigences de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, l’AGSSPS.

Elle doit ainsi satisfaire la charte suivante :

  • Au minimum 95% des ingrédients d’origine naturelle
  • Au minimum 10% des ingrédients issus de l’agriculture biologique.
  • La plupart contiennent des actifs hydratants, nourrissants et anti-oxydants à base d’huiles végétales et/ou d’aloe vera.
  • Les crèmes solaires bio excluent certains composés indésirables, tels que :
  • les conservateurs (comme le parabène par exemple)
  • le silicone (agent de texture fluide)
  • les parfums de synthèse
  • La différence majeure entre les crèmes solaires conventionnelles et celles labellisées bio réside dans la nature des filtres UV :

En bio, les filtres chimiques (ou organiques) sont proscrits et sont remplacés par des filtres minéraux, non allergisants.

Ces filtres minéraux sont soit de l’oxyde de zinc soit du dioxyde de titane.

Ce sont eux qui sont responsables de cet effet « plâtre » qui est reproché, d’un point de vue esthétique et pratique, aux crèmes solaires bio.

  • Et qu’en est-il des nanoparticules dans les crèmes solaires bio ? Même si certaines marques affirment que leurs produits n’en contiennent pas, on en retrouve malgré tout certains produits, ce qui permet de limiter les traces blanches caractéristiques sur la peau. Et l’absence de nanoparticules n’est pas une preuve absolue, car la taille de certaines particules échappe aux outils de mesure actuels.
  • Le dioxyde de titane existe sous forme de poudre blanche, avec des grains minuscules, dont certains ont une taille de nanoparticule.

Le dioxyde de titane, suspecté d’être cancérogène par ingestion sera interdit En France dans les produits alimentaires au 1er janvier 2020..

Il reste qu’il est insoluble dans l’eau et que, dans une crème solaire, il est mélangé avec d’autres substances et ne peut donc pas pénétrer l’épiderme.

  • L’oxyde de zinc, quant à lui, pénètre dans notre organisme, via la peau, mais aucune toxicité n’a été reconnue à ce jour.

Les filtres minéraux ne présentent donc pas aujourd’hui, en l’état des connaissances scientifiques, de risque, mais il convient de respecter certaines précautions, telles que la non-utilisation sur des peaux lésées et le fait de bien agiter les sprays avant usage afin d’assurer l’homogénéisation de la formulation.

Certaines marques ont réussi à formuler des crèmes solaires bio certifiées sans nanoparticules en utilisant, pour contrer l’effet « plâtre », des huiles végétales telle que l’huile de Karanja.

Cela signifie-t-il dire que les crèmes solaires bio sont parfaites ? Malheureusement non.

  • Elles n’excluent pas d’autres produits indésirables, tels que :
  • les allergènes, comme par exemple les huiles essentielles de plantes (le limonène, le linalol), ou l’alcool benzylique.
  • les molécules anti-inflammatoires, comme les extraits de propolis ou le pollen, utilisés pour retarder les coups de soleil mais qui ne filtrent pas les UV
  • Un reproche qui leur est notifié est souvent leur manque de protection au UVA, ceux qui touchent la peau en profondeur et sur la durée.
  • Enfin, alors que l’on avait toujours cru que les filtres minéraux n’avaient aucune action nocive envers les algues et par conséquence les coraux, de récentes études tendraient à prouver que leur inocuité n’est pas nulle.
  • Alors que choisir pour bénéficier d’une réelle protection et agir de manière écoresponsable ?

En tout état de cause, les crèmes solaires bio sont moins toxiques à la fois pour leurs utilisateurs et pour l’environnement et Made Nature vous recommande leur utilisation.

Mais il convient d’en faire un usage raisonnable et adapté, en fonction des heures de la journée, de la nature de la peau et de l’altitude à laquelle on se trouve. En effet, il n’est pas indispensable de s’enduire de crème solaire avant et après la fameuse tranche horaire 12h-16h : cela permet à la peau de fabriquer de la mélanine et de résister d’elle-même au soleil.

En cas d’exposition prolongé (au-delà de 10 minutes) dans cette tranche 12h-16h, il est indispensable de se protéger de manière adéquate : de la crème certes, mais pensez également à un vêtement anti-UV, un chapeau, et un bon parasol anti-UV si l’on n’est pas en train de pratiquer une activité sportive bien sûr !

Bon été à toutes et à tous !

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