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Vol rando, ego éco-mytho ?

Vol rando, ego éco-mytho ?

Marche et vol ou vol bivouac : les plaisirs du parapente en toute liberté, 100% écoresponsable !

Un vol en parapente c’est Dopamine et Adrénaline qui sont dans un bateau et à la fin il ne reste que Sérotonine: un moment magique plus ou moins riche en émotion, plaisir et stress mêlés, où j’en prends plein la tête et dont le récit a posteriori un verre à la main dure deux fois plus longtemps que le vol lui-même …

Mais tout cela commence toujours par un problème sérieux … un vrai problème de logistique : si je suis bien capable de voler d’un décollage à un atterrissage mais comment je vais faire pour aller de l’atterrissage au décollage de la façon la plus écoresponsable ?

En montagne, plusieurs réponses possibles à ce problème selon les sites et selon les conditions aérologiques :  il peut y avoir des remontées mécaniques ou un service de bus public, on peut parfois atterrir sur le décollage, mais dans la plupart des cas il faudra prévoir une navette en voiture, soit en covoiturage si vous avez des amis en dehors de Facebook ou soit en autostop si ce n’est plus ce que c’était…

Une façon radicale de résoudre ce problème c’est évidemment le vol rando… à plusieurs ou tout seul, cela m’évite la prise de tête sur ce problème logistique en le résolvant avec mes pieds ; la quintessence sans essence que ce soit pour monter à pied sur un site officiel de décollage ou sur un coin de montagne plus ou moins perdu.

Sur un site officiel, monter à pied pour décoller, c’est arriver en haut tout dégoulinant de chaud mais avec une petite fierté de l’avoir fait et d’avoir contribuer à sauver la planète, en ayant un regard un peu distant, voir hautain, sur les autres parapentistes montés eux en navette, mais qui eux par contre me regardent avec un air de pitié se demandant c’est qui ce malade tout rouge avec ses bâtons et qui n’a pas d’amis….

Reste le vrai vol rando en montagne, celui qui ouvre le champ des possibles en terme de vol, celui qui me fait voir la montagne en 4D avec sa dimension aérologique et celui qui me permet de combiner une descente sans se fatiguer les genoux avec le plaisir de la montée …

Mais au fait c’est quoi le plaisir de la montée avec un parapente sur le dos ? demandais je juste après avoir demandé si on arrivait bientôt. Ce n’est quand même pas juste se goinfrer de barres céréales pendant les pauses … Ce n’est sûrement pas non plus le goût du piquenique au sommet face à la plus belle vue du monde car il faut l’engloutir très vite car on ne sait jamais en montagne, les conditions aérologiques pourraient changer très vite et ça serait dommage de redescendre à pied…

Ben alors le plaisir de la montée avec un parapente sur le dos, ça ne serait pas plutôt ce côté « héro maso » quand je croise les autres randonneurs qui commentent ce que j’ai dans mon gros sac, demandant si ce n’est pas trop lourd et si ça ne fait pas peur de sauter… ou bien plutôt ce côté « héro sado » quant au sommet je jette un dernier coup d’œil à ces mêmes randonneurs qui vont se taper la descente à pied pendant mon périple dans le monde des oiseaux …

Mais le Graal du vol rando en montagne, ça reste le vol bivouac sur plusieurs jours : décoller sans avoir besoin de revenir le soir à son point de départ, sans savoir jusqu’où l’on va pouvoir aller et sans idée où on va dormir.

Graal sûrement mais aussi summum de la mythomanie quand il s’agit de se faire des films et de prendre ses rêves pour une réalité en élaborant des plans de vol de folie: et si en parapente j’ai toujours un plan B ou C, en vol bivouac il faut souvent aller jusqu’à la lettre Z, et encore en remélangeant tous ces plans dans sa tête dès qu’une option de route se présente … c’est-à-dire tout le temps !

Bien sûr pour le vol bivouac j’ajoute quelques kilos dans le sac avec le matériel pour le bivouac et pour les repas, en prévision d’un projet au départ toujours ambitieux et dans les règles de l’art : marcher ou voler et, manger et dormir en montagne… sans entendre la toute petite voix qui me dit que peut être un refuge, un repas au restau, un peu d’autostop et voire même une douche dans un camping ça pourrait être sympa.

…. Et à la fin c’est souvent la petite voix qui gagne mais le bonheur reste toujours aussi intense …

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